Quand je suis rentrée au Gabon cet été, j'ai souvent entendu: "Mais depuis que tu es en France là-bas, tu n'as pas trouvé ton mari Blanc ?" (à croire que c'est la mission d'une vie... hum...) ou "Pardon, l'homme Noir, ce n'est pas la peine, il va te faire perdre ton temps cadeau (pour rien)! Cherche ton Blanc !".
Le plus souvent je ne disais rien, je levais juste un sourcil exaspéré. Mais une fois, la moutarde est montée et j'ai répondu : "Bon déjà que vous me dites que je suis trop exigeante (d'où mon célibat), vous venez encore m'ajouter des critères tirés de votre imaginaire collectif ? Les hommes sont les hommes ! Quand ils veulent te montrer le feu, ils te le montrent bien comme il faut et tu vas pleurer de la même façon qu'ils soient Noirs ou Blancs !"
Heureusement que mes parents ne me bassinent pas encore avec ce genre de phrases absurdes.
Je vais faire ma vie avec celui que j'aimerai et qui m'aimera en retour, Noir ou Blanc.
Même dans une chose aussi complexe que les relations amoureuses, il y a encore ce dénigrement de l'Homme Noir au profit de l'Homme Blanc.
Le Noir parle très souvent de discrimination et de racisme anti-Noir mais il évolue lui-même parfois dans le schéma de pensée qu'il fustige, parce qu'il l'a intégré malgré lui au fil de l'Histoire. Je m'inclus aussi parce que finalement, on a tous des points morts sur ce sujet, des conceptions à désapprendre (je ne sais pas si le verbe existe).
Bon j'ai aussi entendu "Pardon ramène-moi tout sauf un Camerounais" mais ça c'est une autre affaire...
Besos !