Le livre: The Help - La couleur des sentiments

The Help ou La couleurs des sentiments de Kathryn Stockett.

Cela fait un moment déjà que je veux écrire cette revue de livre. J'hésitais car je ne savais pas si j'allais trouver les bons mots pour exprimer tous les sentiments que ce livre a pu provoquer en moi: indignation, sympathie, empathie, rire...

J'ai toujours refusé de voir le film La Couleur des Sentiments et je pense que je ne le regarderai jamais parce que je ne veux pas trahir l'émotion que j'ai eue en lisant le roman. J'ai aussi voulu le lire le roman en anglais pour garder le sens originel des mots. 

J'ai eu un peu de mal à le comprendre au départ (mais je m'y suis faite rapidement) car ce n'est pas écrit en anglais scolaire ou soutenu, c'est l'anglais "parlé" du sud des Etats-Unis, l'anglais des femmes de ménages Noires qui vivaient la ségrégation de plein fouet, comme une normalité car elles n'ont connu que cet état du monde. Un monde avec des lignes à ne pas franchir entre Noirs et Blancs.

"Any person printing, publishing or circulating written matter urging for public acceptance or social equality between whites and Negro's is subject to imprisonment."

En voyant l'état du monde aujourd'hui, on dit souvent "c'était mieux avant". Moi-même en parlant de musique, de soul, de funk, de jazz, je dis souvent "la musique c'était mieux avant". Mais ce n'est pas vrai. Le monde n'était pas mieux avant. Le monde avait d'autres problèmes et à chaque époque Le Noir (et en particulier, la Femme Noire) vit des injustices inommables.

Non il ne faisait pas bon vivre dans l'Amérique des années de la Ségrégation raciale, à cette époque où les Noirs n'étaient même pas des citoyens de seconde zone. Je le savais déjà mais ce livre présente les choses sous une autre forme, il nous donne les yeux de ces servantes, femmes Noires courageuses de Jacksonville, Mississipi. 

Loin des manifestations dans la rue, ce livre présente le racisme dans quotidien de ces femmes. Je lisais leurs histoires et chacune semblait me dire "qu'est-ce qui brise ton coeur? Que verrais-tu si je te donnais mes yeux?". En lisant certaines lignes, j'ai pleuré. 

"You is kind. You is smart. You is important." (Aibileen)

J'ai particulièrement aimé le personnage d'Aibileen Clark, personnage joué par Viola Davis. Sa relation avec Mae Mobley, la petite fille Blanche dont elle s'occupe, est juste trop touchante. 

Aibileen lui enseigne l'égalité raciale et l'estime de soi avec beaucoup d'ingéniosité. J'aimerais l'avoir comme grand-mère. J'aimerais qu'Aibileen m'apprenne à voir le bien dans toute situation, même la plus compliquée. J'aimerais qu'Aibileen m'apprenne à aimer mon ennemi, un ennemi qui n'en est pas vraiment un car il est lui-même prisonnier de sa vile manière de penser. 

Ce livre laisse à penser qu'il est possible d'être une lumière au milieu d'un système de pensée obscurcie. Il montre qu'il était possible à cette époque de voir la vie sous un autre prisme.

Oui tout ceci est possible mais, à la fin de la journée, cette charge d'être toujours la personne qui prend du recul, qui rend le bien au lieu du mal, c'est lourd à porter pour les femmes noires qui subissent ce système de domination condescendant et paternaliste.

Je ne veux (peux) pas trop en dire pour ne pas vous raconter le roman mais si vous avez du temps, lisez-le.

A lire aussi: Verre Cassé d'Alain Mabanckou

Besos!